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Les îles limousines
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20 février 2009

Journal d'Hélène BERR

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J'ai aimé...passionnément, à la folie

ma note : 5/5

Hélène Berr est une jeune fille de 21 ans. Elle vit à Paris où elle est étudiante à la Sorbonne. Cela pourrait être la vie d'une jeune fille ordinaire, malheureusement, nous sommes en 1942 et Hélène est juive. C'est cette année là qu'elle commence à écrire son journal.

Dans son journal, Hélène nous fait part de ses joies, de ses sorties sur les bords de Marne avec ses amis. On découvre une jeune fille amoureuse de son fiancé Jean Morawiecki. Mais c'est aussi et surtout une jeune fille qui vit dans l'angoisse d'être déportée avec sa famille.

Elle nous raconte son quotidien avec l'application des lois anti-juives de Vichy.

Son père est arrêté en juin 1942, car son étoile jaune a été agrafée sur sa veste et non cousue ! Il sera interné au camp de Drancy. Il sera libéré, en septembre, grâce au versement d'une caution par le président des établissements, Kuhlman où il travaille. Hélène et ses parents sont déportés en mars 1944. Ils n'en reviendront pas.

Comme le souhaitait, Hélène, son journal a été donné à Jean, qui le conservera, jusqu'en 1994, pour le rendre à Denise , la soeur d'Hélène.

J'ai aimé ce livre, car il s'agit d'un témoignage vivant de cette triste période de l'histoire. J'ai été touchée par le journal de cette jeune femme. Les faits sont racontés avec des mots simples, sans évoquer de détails macabres, mais au contraire en nous émouvant.

Ce qui m'a le plus touchée c'est de voir à quel point Hélène était lucide, et ne se faisait aucun doute sur l'issue tragique, même si l'on sent qu'elle a gardé espoir jusqu'au bout.

Extraits :

« je souffre en pensant à la souffrance des autres. S'il n'y avait que moi, tout serait si facile. Je n'ai jamais pensé à moi, et ce ne serait pas maintenant que je commencerais. Je souffre de la chose en elle-même, de cette monstrueuse organisation des persécutions, de la déportation en elle-même. »

« Lorsque j'écris « disparaître », je ne pense pas à ma mort, car je veux vivre ; autant qu'il le sera en mon pouvoir. Même déportée, je penserai sans cesse à revenir. Si Dieu ne m'ôte pas la vie, et si, ce qui serait si méchant, et la preuve d'une volonté non plus divine, mais de mal humain, les hommes ne me la prennent pas. Si cela arrive, si ces lignes sont lues, on verra bien que je m'attendais à mon sort ; pas que je l'aurais accepté d'avance, car je ne sais pas à quel point peut aller ma résistance physique et morale sous le poids de la réalité, mais que je m'y attendais. »


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